Mindset

Trouver sa zone de génie – 2ème partie

Dans cette vidéo nous continuons la conversation avec Fabien Delcourt sur les signes pour reconnaître notre zone de génie et l’attitude à adopter pour en profiter pleinement. 

1. Trouver sa zone de génie – 2ème partie

Il n’est jamais évident de remettre en question une éducation, des habitudes, un métier, des compétences durement acquises et pourtant beaucoup de personnes ont l’impression d’arriver un jour dans leur carrière professionnelle dans une impasse. 

Ce sentiment d’impuissance pourrait naître à cause de :

    • la perte de sens 

    • l’absence d’avancement

    • l’envie de changement

    • l’impression d’avoir fait le tour du métier

    • l’absence de reconnaissance …

    • le burn-out

J’en sais quelque chose car moi aussi je suis passée par là.

Ce qui m’a intéressé dans la discussion avec Fabien, c’était notamment de savoir s’il y avait un âge limite pour se réinventer une vie et comment capitaliser sur nos talents innés pour avoir plus de force et fluidité ?  

Ma deuxième grande préoccupation était de vous transmettre ses conseils simples mais extrêmement utiles pour se connecter avec son soi profond et être à l’écoute de ses besoins.

Enfin, le grand enseignement que je retiens de cette interview est que le corps et le coeur ont énormément de choses à nous partager. A nous de comprendre leurs messages, des les suivre à chaque fois quand le doute ou la contrariété s’installent et de s’en servir par la suite comme une véritable boussole pour ne jamais jouer contre notre propre camp. 

Je vous laisse découvrir la deuxième partie de la vidéo. 

2. Transcription de l’interview

Détélina Lyoubénova : Donc ça c’est la première étape : investiguer sur ce sur quoi on est bon naturellement.

Et la deuxième étape c’est se poser la question : alors comment cette activité peut se transformer en carrière professionnelle. En tout cas pourquoi les gens viendront me payer pour que j’exerce ce qui me meut, ce qui m’apporte de l’énergie car le travail souvent dans la notion classique est lié à plutôt c’est nous qui donnons en fait en échange notre énergie, notre savoir faire, notre don contre un salaire ?

Alors si on arrive à exercer quelque chose qui ne recharge et en plus que les personnes viennent nous solliciter pour cette compétence-là, je pense que là, on s’est approché du cœur du bonheur en fait, du coeur de ce qui peut nous rendre vraiment épanoui et ce qui peut nous aider à durer dans cette évolution.

Fabien Delcourt : Complètement moi tu vois ce que je conseille pour arriver à cette interface finalement, c’est une interface entre l’intérieur et l’extérieur, c’est où est-ce que moi je vais proposer quelque chose au monde ou est-ce que moi je suis vivant et ça va produire des choses dans le monde ça va produire des écrits, ça va produire des paroles, ça va produire des actes etc.

Juste qui je suis et il y a des gens qui vont cueillir ça et que ça va les aider dans leur vie et ils vont être prêts à mettre de l’argent là-dessus.

Ce travail de recherche de l’interface peut être fait avec Ikigaï pour se poser la question, ça découpe un peu artificiellement mais tout se recoupe, c’est qu’est-ce qui me fait vibrer : la l’enthousiasme, la joie ? Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce que j’aime faire ? Où est-ce que je suis compétent, extrêmement compétent très très bon vraiment en termes de résultats, en termes de d’expertise ? Et puis après, quel problème je résous dans le monde et qui est prêt à payer pour ça ?

Et tout ça, ça se réfléchit tu vois, ce sont différents ingrédients. C’est comme quand tu vas faire une mousse au chocolat : tu as besoin du beurre, tu as besoin du chocolat, des œufs et tu prends les différents ingrédients et après tu mélanges petit à petit et tu vas chercher à rassembler le truc.

Donc là c’est pareil, c’est pas quelque chose qui se fait en une heure. C’est un travail de réflexion continue qui va inviter à chercher après la substance.

Ok quelle forme ça pourrait prendre, si je croise ce talent, ce kiffe de parler, d’apprendre, d’écrire, si je croise ça avec des problèmes qui me touchent dans le monde, des gens qui sont à côté de leurs pompes ou de problèmes écologiques ou de problèmes d’habitat écologique parce que j’aime construire de mes mains ?

Ok à quoi ça pourrait ressembler l’intersection et puis on commence à… le cerveau, tu sais, il est fait pour créer des liens.

Donc à force de poser la question de cette façon des questions d’auto coaching très simples : à quoi ça ressemblerait et si ça existait, qu’est-ce que ça donnerait et puis qu’est-ce que je pourrais faire avec ça et comment orienter vraiment la recherche, créer des connexions ?

Ça peut aider à trouver des façons, des possibilités.

Pour ceux qui veulent approfondir le sujet sur Ikigaï, il y a de nombreux ouvrages qui sont sortis qu’on pouvait trouver facilement en librairies ou sur Amazon.

J’ai fait plusieurs articles aussi pour ceux qui veulent creuser avec un des processus de questionnement justement on pourra vous mettre le lien peut-être de l’article si ça intéresse. Tout à fait. Quel est le nom de ton site ?

Epanessence.com et puis il y a plusieurs articles sur l’Ikigaï pour justement amener la réflexion et poser des questions.

DL : Merci. Donc là, on réfléchit sur comment trouver ce pour quoi on est fait et comment accélérer quelque part notre bien-être et notre épanouissement. Alors de nombreuses personnes se retrouvent pour de très longtemps à exercer des activités qui sont très éloignées de leur centre de gravitation, de leurs talents naturels etc.

Alors selon toi, quels sont les symptômes qui peuvent nous indiquer qu’on évolue dans un environnement qui nous est hostile naturellement et est-ce que c’est trop tard d’arrêter si on y est depuis 5-10-15 ans ? À quel moment on peut se dire : c’est trop tard pour moi pour changer de voix ?

FD : Donc il y a deux questions dans ce que tu me dis du coup à quels signaux, quels symptômes on peut reconnaître ? J’aime beaucoup cette question, petite analogie de la nature .

Parce que là tu vois devant chez moi j’ai des plantes… à quoi tu vois qu’une plante elle n’est pas dans son élément ?

Spontanément le bon sens qui va dire : tu as les feuilles qui vont se flétrir, tu verras pas de fleurs ou pas de fruits ou pas beaucoup de fruits. Bref ça va aller vers la mort quoi, ça va s’effondrer sur lui-même. Chez l’être humain c’est pareil : perte de sens, dépression, burn-out, maladies, symptômes…

Les classiques en plus : boule au ventre avant d’aller travailler le matin enfin. S’il y a n’importe quel symptôme de l’ordre de : j’ai envie de faire ce que je fais, c’est peut-être que je suis pas au bon endroit tout simplement.

Après tu vois ça fait une cascade, cercle vicieux. Autant quand je suis dans un environnement qui est soutenant pour moi, bah ça va me générer de la joie, du partage et puis je vais me sentir vraiment bien dans ma vie, dans mon axe, ça va générer beaucoup de plaisir, beaucoup d’enthousiasme.

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Et à l’inverse, c’est être dans un écosystème vraiment pourri, c’est ça vraiment aussi avoir cette métaphore-là, donc pourrissement. C’est que tu as un fruit pourri dans le frigo ou dans ta corbeille à fruits. La pomme pourrie, bah ça va contaminer, ça va pourrir touts les fruits. Du coup c’est classique après que ça se transforme en conflit dans la famille, en
problème avec les enfants. En fait quand t’es pas bien dans ton boulot qui prend la moitié de la journée, non même plus parce que c’est 8h par jour…

DL : Toute la journée, toute la vie.

FD : Ça coûte énormément d’énergie et puis quand tu rentres le soir parce que tu as envie, est-ce que tu es empli de joie et de partage et d’amour pour ton compagnon ou ta compagne ? Est-ce que tu as l’élan après de passer deux, trois heures avec des gamins qui braillent etc ?

Si déjà tu as pris sur toi, tu as pompé ton capital énergie pendant 8 heures dans la journée ou plus évidemment, que ça va retentir sur tous les pans de la vie ? Il y a cette illusion tu sais dans certaines têtes qui est qu’il y a la segmentation de la vie : il y a la vie personnelle, professionnelle et la vie spirituelle, il y a la vie financière il y a tout qui est découpé tu sais.

Mais dans l’être humain, moi je ne connais pas la séparation il y a tout qui est poreux et imbibé.

Il y a des gens qui artificiellement créent des frontières mais il n’empêche que et c’est comme tu dis, si tu passes toute ta vie dans un métier qui te pompe l’air avec des gens que tu n’aimes pas, avec des collègues que tu aimes pas, des patrons que tu aimes pas…

J’ai entendu plein de fois des gens qui m’ont dit ça. Comment tu veux que ça n’influe pas sur le reste de la vie ?

Donc après pour la deuxième partie de tes questions moi je crois pas au truc : c’est trop tard tu sais. Pour moi le c’est trop tard c’est quand tu es mort, c’est quand tu es enterré dans ton cercueil ou brûlé mais tant qu’il y a de la vie, tu peux écouter tes tripes et un beau jour ça dit suffisamment, ça dit non suffisamment fort pour que tu puisses écouter.

Parce que tu vois il y a un phénomène comme ça où tu as en fait là tout ce qui est zone de génie, entreprendre en fonction de la
personnalité, de ce qui nous correspond vraiment pour moi, c’est quelque chose de profondément naturel.

J’entends par là que c’est évident c’est ce qu’on fait bien d’où on va aller chercher… d’où tu vas planter un cactus au Pôle Nord ? D’où tu vas mettre, je sais pas moi, d’où tu vas mettre des poules dans l’océan ?

Spontanément tu sais que les cactus c’est fait pour le désert, tu sais que la nature elle a prévu ces choses-là.

De la même façon quand on s’écoute suffisamment, on sait où on a envie de pousser, on sait où est-ce qu’elle est cette vision pour nous ?

Mais comme pour beaucoup d’entre nous, on a eu une éducation plus castratrice qu’autre chose, on s’est coupé de nous, on s’est coupé de nos émotions, on s’est coupé de notre élan de vie. Et c’est ce qui fait qu’on est dans une société, enfin il y a pas que ça évidemment mais c’est un gros facteur selon moi, qui est que des humains coupés d’eux-mêmes, ils vont tout faire pour s’anesthésier et du coup c’est de la drogue, c’est de l’alcool, c’est du travail, du sport.

Tout est bon pour compenser pour se fuir quand on n’est pas avec soi, pour fuir ce vide de soi. Parce que quand on est en connexion avec nous, avec nos 3 centres : mental, émotionnel, instinctif, on est connecté à nous, on est présent à nous, mais on va jamais rester dans un environnement qui est pollué au sens figuré comme au sens propre d’ailleurs.

Tu vas jamais rester dans un endroit qui te tue à petit feu si tu es pleinement présent à toi.

Tu vas aller dans quelque chose qui est vivant : c’est normal, c’est logique. Tout comme on va aller naturellement vers des êtres qui ont envie de notre présence, des êtres qui ont envie de nous écouter, de partager etc.

Si on se retrouve toujours dans des relations où on se fait frapper, où on ne nous écoute pas etc, c’est qu’on a des schémas automatiques, des schémas répétitifs qui nous conditionnent à aller vers ça.

Et c’est là où il y a plus besoin de déconstruire, d’enlever ce qu’on s’est mis dans la tête et ce qu’on nous a mis dans la tête parce que l’éducation nous conditionne énormément.

C’est surtout ce déconditionnement-là parce que la vie entraîne la vie.

Donc si on est à l’écoute de la vie en nous, on va aller dans quelque chose de nourrissant qui continue la vie en nous. Ça c’est là encore, ça paraît peut-être évident mais ça n’est pas pour tout le monde. Mais si on se retrouve dans un environnement qui nous nourrit pas et qui nous tue à petit feu dans tous les sens du terme, c’est qu’on n’est pas au bon endroit et ça veut dire qu’on ne s’écoute pas.

Et c’est vraiment très commun le fait de rationaliser ses ressentis. J’entends ça chez énormément de gens, des gens qui rationalisent : ça ira mieux plus tard, oui mais peut-être que non mais après tout…

Donc c’est une autre petite voix, c’est une petite voix qui rationalise pour pas sortir de l’environnement toxique.

Alors que pourtant tout crie : tu as des personnes, tu as des femmes qui se font battre tous les jours et qui trouvent dans la rationalisation une forme du syndrome de Stockholm pour rester dans l’environnement parce qu’évidemment encore l’enfance.

Parce qu’elles ont probablement peur de l’inconnu et préfèrent le connu, aussi terrifiant qu’il puisse être.

DL : J’aimerais ajouter : écouter cette petite voix et notre intuition est tout à fait naturel dans le temps. Se faire confiance, faire confiance qu’on est compétent pour faire confiance à notre intuition et on est suffisamment fort pour, sur cette base là, construire quelque chose de viable et de professionnel ou d’émotionnel, tout ce que tu veux.

Mais donc la confiance en soi paraît-il un sujet très important, un des socles de notre épanouissement et de notre évolution de cette zone de génie.

FD : Pour moi ce sont deux choses différentes : tu vois il y a la confiance en soi qui est le truc pragmatique qu’on trouve dans les premiers livres de développement personnel qu’on lit. Pour moi la confiance en soi c’est juste une histoire d’expérience.

DL : Pour arriver à cette deuxième phase de confiance en soi par l’expérience, il faut qu’il y ait une première phase, il faut qu’il
y ait un premier pas, c’est-à-dire je me fais confiance, je vais gérer cette situation et je me lance dans une nouvelle activité : je vais voilà parler pour la première fois en public, je vais écrire mon premier article etc… Mais ça peut avorter dans l’œuf s’il n’y a pas à la base suffisamment de confiance et voilà et de courage quelque part.

FD : Oui de courage complètement parce que pour moi, tu vois il y a beaucoup ce mythe de la confiance en soi de… « tu dois avoir confiance en toi pour faire les choses etc. Pour moi c’est pas une question de confiance. Pour moi c’est une question d’écoute de soi et d’amour.

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Est-ce que je m’aime suffisamment pour me dire oui et me barrer de ce boulot ? Est-ce que je m’aime suffisamment pour suivre ma voix et pour écouter mon intuition ? Pour moi c’est une question d’amour et d’écoute profonde de qui je suis.

Et de là après ça revient à la racine du mot confiance. C’est « confidens » avec foi, j’ai foi j’ai suffisamment foi en moi pour m’écouter et faire preuve de courage pour aller même si j’ai peur.

Mais pas la confiance à la sauce moderne où « j’ai confiance en moi, j’ai confiance en moi ou en se persuade d’un truc mais en fait on est complètement coupé de moi. »

Je sais parce que je l’ai beaucoup fait. Et en école de coaching on nous apprend ça.

Pour moi cette confiance en soi-là c’est le niveau zéro. S’il y a besoin de passer par là pour certains, très bien, mais c’est un leurre. On met un masque de feu, allez on crée une confiance artificielle si tu veux un ego gonflé alors qu’il y a surtout besoin de revenir à soi, à son ressenti, à ses tripes pour être conscient et être au fait de : qu’est-ce que j’ai envie, qu’est-ce qui pousse au fond de moi ?

Et d’avoir suffisamment de d’amour pour pouvoir écouter ça et le suivre et c’est cette intuition dont tu parles.

Mais c’était pas évident de discerner les petites voix du mental qui sont l’émanation des peurs et de ce que je crains, de l’intuition qui est une information plus subtile qui me guide mais qui a besoin d’espace pour se manifester.

Si on a la tête tout le temps encombrée, qu’on n’est jamais dans un espace d’écoute et de silence, l’intuition peut pas se manifester.

Et ça peut être ténu pour discerner : est-ce que c’est de l’intuition, est-ce que c’est une appréhension, une peur ?

C’est ce travail d’écoute et de rappel à soi, toujours de revenir à soi. Si jamais on sait pas Détélina, on me pose souvent la question, tu vois comment je sais ? Comment je sais si c’est la bonne voie, le bon choix, la bonne décision etc ?

Parce qu’on peut se raconter beaucoup de choses avec notre tête. Il y en a un qui ne ment pas, c’est le corps. Donc quand on va le matin dans un boulot où on a la boule au ventre tous les jours, on peut se raconter ce qu’on veut : tu as la boule au ventre tous les jours !

Si tu es avec une personne et que tu te dis : « ah mais je suis sûr c’est la bonne personne pour moi, ça coche tous mes critères et que ton corps il est en rejet et que ça crispe tout quand tu es en contact avec cette personne, vous racontez ce que tu veux : ton corps, il est crispé, il est tout contracté en contact avec cette personne.

Le corps, il a une intelligence, une infinie sagesse qui a évolué depuis des millions d’années : c’est un instrument biologique formidable, qu’on peut écouter, qu’on n’écoute pas assez clairement. On a fait une telle valorisation de l’intellect depuis les siècles des lumières là ou peut-être même avant, que le corps il passe à la trappe.

Le corps il est toujours associé à quelque chose d’impur qu’on cherche à bafouer, à éteindre.

Pour ça, dès qu’on a mal, on fait tout pour l’anesthésier tout le temps : alcool, substances, bouffe pour jamais sentir alors qu’il est très riche d’informations y compris sur les bons clients pour nous, le bon business pour nous, sur les activités, les personnes, l’environnement bon pour nous.

En l’écoutant je veux dire, pas besoin d’aller chercher plus loin. Le corps et les émotions. Je pense qu’il y a un embarras d’émotions qu’on est incapable de gérer d’où les substances comme médicaments, alcool, tabac et autres qui nous aident à traverser la zone de turbulences.

DL : Alors où est la limite entre le corps et le cœur parce qu’on dit aussi que le cœur ne ment pas ?

FD : C’est une bonne question. Ce sont deux énergies différentes si tu veux. Le coeur c’est le lieu du lien de l’amour, de la connexion.

C’est quelque chose vraiment relié aux émotions. Et après, un niveau encore plus subtil : l’émotion c’est un ensemble de sensations.

Mais c’est un peu comme si le tout est supérieur à la somme des parties.

DL : Oui.

FD : L’émotion c’est peut-être pas qu’un amalgame de sensations, tout comme un être humain n’est pas qu’un ensemble d’organes où tu as pris deux jambes, tu as pris deux bras, tu as pris de la peau, des poils, des muscles.

Un être humain c’est pas que ça.

Donc l’émotion, le cœur c’est pas que les sensations.

Le corps lui c’est plus relié à quelque chose de vraiment… le côté viscéral, des tripes, ce truc viscéral qui sait, qui dit oui ou qui dit non, où tu vas dans une situation : je le sens pas. Je le sens ou je le sens pas. Et il y a quelque chose qui… de l’ordre qui pose des limites, les frontières. Ça je le sens pas, mes limites c’est là, ça c’est très le corps corporel tu vois.

Le cœur c’est plus le côté élan… C’est plus subtil aussi mais il y a quelque chose de l’ordre des émotions, de la volonté, de se relier à l’autre…

DL : Est-ce que tu as une recette du bonheur en toute modestie ?

FD : Pour partager une anecdote en 2019, je t’ai peut-être raconté ce truc-là, j’entends un jour un mec Franck Lopvet, pour ne pas le citer, qui dit dans un podcast, dans une connerie qui dit : « la vie ne peut pas être réussie tout comme elle peut pas être échouée. La vie, elle est juste là pour être vécue. »

Moi qui était convaincu que je pouvais et que je devais réussir ma vie, ça m’a mis une claque monumentale parce que moi, je faisais tout tout pour entreprendre des trucs, pour me bouger etc., pour réussir ma vie. Et puis ça m’a cassé dans mon élan.

Je me suis dit mais c’est vrai ça, d’où on peut couper la viande en deux en disant : ça c’est une vie réussie, ça c’est une vie échouée. C’est quoi le critère ?

Tu as gagné beaucoup d’argent, tu as gagné un statut, tu as été heureux, c’est à dire que la personne qui a pas eu d’argent, qui est né dans un quartier défavorisé et qui s’est drogué etc., il a échoué sa vie ?

Moi je souscris plus du tout à ce truc de vie réussie ou échouée…

Il y a plus que ça car il y a la santé qui rentre en jeu, il y a la vie, il y a le temps libre versus l’argent gagné. On a soit trop de temps, soit trop d’argent, mais on n’a pas le temps de le dépenser. Donc c’est beaucoup plus subtil.

Oui et puis je suis pas sûr que réussir sa vie soit un objectif sain puisque j’ai passé 10 ans à vouloir la réussir jusqu’il y a quelques années et puis je me suis jamais autant pourri la vie en fait. Et depuis que j’ai arrêté l’idée de réussir ma vie, bah il y a quelque chose qui s’est vachement apaisé, je suis beaucoup plus dans la vie justement, à l’écoute, dans mes relations, dans mon couple, dans mon métier.

Je suis beaucoup plus vivant en fait.

Si j’ai un projet sur la vie, faut que ma vie soit comme ça, je suis plus dans la vie puisque la vie c’est ici et maintenant, ça se contrôle pas, la vie c’est comme l’eau. Vouloir contrôler la vie, contrôler les émotions c’est vouloir attraper de l’eau mais c’est insaisissable.

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C’est le flux de la vie ça ne se saisit pas, la vie ça se vit point. Moi j’ai mis longtemps à comprendre mais ça m’a servi de leçon.

Et pour répondre à ta question sur l’histoire du mode d’emploi, je pense pas que… moi j’ai pas de mode d’emploi d’une vie épanouie, du bonheur… je sais pas, j’ai pas de mode d’emploi spécialement parce que pour moi, on n’est pas dans la cuisine pour le coup.

Tu as des gens qui vont trouver leur bonheur en traversant l’Atlantique juste en nageant. Tu as des gens qui vont trouver un épanouissement et créer des boîtes qui ont une valorisation à des milliards. Tu as des gens qui trouvent un épanouissement à diriger la France ou avoir l’impression de la diriger. Tu as des gens qui vont avoir juste du plaisir à faire leur potager ou à conduire des voitures. Il y a mille et une façons.

DL : Il y a un fil rouge quand même de tout ça. Peut-être juste écouter ce qui nous fait vibrer et suivre ce phare ?

FD : En tout cas je pourrais proposer un anti mode d’emploi où tu es sûr de créer une vie pas satisfaisante et qui est frustrante et pour moi une belle façon de passer notre vie vraiment en étant frustré, blasé, dépressif, c’est passé sa vie à ce fuir, être à côté de ses pompes à ne pas écouter justement nos émotions, à nous brimer sans cesse, à nous renfermer, à nous culpabiliser,
à ne vraiment pas écouter ce qu’on ressent, à ne pas légitimer nos ressentis, à ne pas exprimer les choses.  Ça par contre je suis sûr.

Les auditeurs qui veulent pourraient regarder aussi le livre de Bronnie Ware sur les regrets des personnes en fin de vie qui reviennent. C’est un truc assez connu mais qui revient beaucoup, c’est à dire les regrets qui sont souvent les mêmes chez les personnes en soins palliatifs : de trop travailler, d’avoir vécu la vie pas selon leurs propres termes mais selon ce qu’on attendait d’eux, grand classique ça aussi.

Et ouais c’est difficile une vie humaine, on a tous un égo avec des motivations inconscientes et tant qu’on a pas mis en lumière qui on est et quand on n’a pas pris le temps d’écouter nos émotions, de se connaître en profondeur, on reste tributaire de notre environnement immédiat et en fait on est qu’en réaction à…, on n’est pas en train de vivre, on est en train de survivre.

C’est peut-être un axe intéressant serait d’observer nos conditionnements, d’observer jusqu’à quel point on nous a conditionné.

DL : Si on tente de schématiser, quels sont les trois mots-clés, s’il y a trois conseils à retenir de cette interview lesquels seront-ils d’après toi ?

FD : Dans ce qu’on a dit il y a des mots-clés qui reviennent pas mal je trouve : l’écoute de soi, l’écoute des autres et l’écoute de la vie au final, c’est à dire une écoute factuelle de qu’est-ce qui se passe en moi quand je suis dans telle ou telle situation au quotidien ?

Comment je me sens en ce moment : est-ce que plutôt dans la joie, plutôt dans la tristesse, dans la colère ou plutôt dans quelque chose de complètement inhibé, donc l’écoute.

Après une forme de déconditionnement aussi je trouve que c’est un mot-clé intéressant pour aujourd’hui parce que tout ce dont tu as parlé et tout ce que tu voulais amener comme sujet autour de la zone de génie, de faire les choses qui nous enthousiasme où on est bon etc., pour moi c’est pas quelque chose à construire et à imaginer, c’est pas quelque chose à faire.

C’est quelque chose qui est déjà là, il y a plutôt à enlever, à déconditionner tout ce qui nous empêche de suivre nos tripes, tous ces trucs… du sacrifice, de la récompense, plus tard du travail = souffrance, l’argent c’est dur à gagner, de tous les conditionnements, les croyances et certitudes qu’on s’est mis dans ma tête. C’est plus ça qui nous empêche.

Il n’y a rien à faire, il y a plus à arrêter de faire, à arrêter de croire, à faire du ménage. Et le courage, le courage j’aime bien : là c’est ce qui vient le courage de ne pas savoir, le courage de s’écouter…

Dans le stoïcisme, le courage c’est vu comme une vertu mère, la vertu primordiale, la vertu de toutes les vertus. Je sais pas si c’est vrai mais en tout cas…

Le courage n’invite pas tu vois à ne pas avoir peur, le courage n’invite pas à se mettre en danger non plus. Le courage il invite à… c’est d’ailleurs la racine de courage, c’est le cœur, donc le courage il invite à juste prendre conscience que waouh j’ai peur, il y a de l’enjeu pour moi, j’ai peur de quitter ceci, j’ai peur d’aller vers cela, j’ai peur de faire ce projet qui me fait kiffer, j’ai peur d’aborder ce client où il y a tellement d’enjeux.

J’ai peur mais j’y suis conscient et je m’aime suffisamment et j’ai suffisamment envie de jouer pour y aller. Donc je vais chercher cette ressource courage et j’y vais.

Des fois, si j’ai pas le courage c’est pas grave s’il y a pas d’enjeu ou d’injonction non plus mais ouais le courage, le courage de tout ça : le courage de se déconditionner, le courage de s’écouter, le courage de dire non et le courage de tracer sa voie même si c’est pas une voie qui est câblée par la société.

DL : Merci beaucoup Fabien pour cet échange atypique, pour ton courage également à aller en dehors des sentiers battus, pour ta générosité et ton honnêteté de dire des choses qui sont pas toujours agréables à dire mais en tout cas à inciter à aller fouiller au fin fond de nos talents, de notre nature propre, de nos frustrations également et simplifier, enlever les couches pour faire briller ce diamant qui est en chacun de nous.

FD : Super merci Détélina. Merci beaucoup.

DL : Alors où est-ce qu’on peut trouver ton travail et rentrer en contact avec toi ? Le mot de la fin.

FD : Alors sur mon site epanessence.com et c’est pas évanescence, le groupe de musique. C’est epanessence comme épanouissement et l’essence comme l’essence, pompe à essence ou l’essence de l’huile essentielle que je trouve plus jolie quand même.

Donc epanessence.com, il y a aussi la chaîne Youtube avec des vidéos sur la connaissance de soi sur tous les sujets qu’on a évoqués, voilà ça traite pas mal de ces sujets.

Il y a beaucoup d’écrits, beaucoup de vidéos et il y a aussi mon livre mais qu’on peut trouver sur mon site.

Mon livre « L’ingrédient secret de la réussite » que j’ai publié il y a presque 4 ans. Voilà pour me retrouver.

DL : Merci beaucoup. Merci à vous d’être restés jusque là avec nous.

J’espère que vous avez pris du plaisir, j’espère que ça vous a donné des pistes de réflexion et surtout qu’on continue toujours ensemble à cheminer sur le chemin de l’épanouissement et de la croissance.

N’hésitez pas à me partager des sujets qui vous intéressent pour d’éventuels nouveaux échanges avec des intervenants
inspirants et à vous abonner à cette chaîne si c’est pas encore fait.

Merci encore une fois. A très vite. Bye bye. 

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