1. Interview d’Olivier Roland
Le therme Rebelle intelligent a été créé par Olivier Roland. C’est un entrepreneur autodidacte qui a mis sa curiosité naturelle au profit de sa croissance professionnelle.
Olivier a de multiples centres d’intérêt mais celui qui l’a clairement accompagné dans sa transformation d’entrepreneur, prisonnier de sa boîte, en info-preneur libre et inspirant pour des centaines de milliers de personnes, c’est sa passion pour les livres.
C’est cette flamme d’apprendre à travers des ouvrages de business qui l’a poussé à créer il y a plus de 10 ans son blog vedette des-livres-pour-changer-de-vie.com.
Aujourd’hui, Olivier Roland est devenu à son tour auteur. Son livre Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études vient d’être réédité avec une préface signée par Xavier Niel, le créateur de Free.
Découvrez son interview en intégralité pour pouvoir s’inspirer des méthodes qui ont transformé un jeune autodidacte en influenceur et guide des Rebelles intelligents, toujours à la recherche des leviers de croissance.
Vous pouvez me laisser un commentaire pour me dire quelles sont vos habitudes gagnantes qui vous font progresser dans votre domaine d’activité ?
N’hésitez pas à partager cette interview autour de vous si vous pensez qu’elle peut inspirer d’autres personnes.
2. Transcription de la vidéo
Détélina : Bonjour.
Pensez-vous qu’il est possible d’être jeune, libre, à la tête d’une entreprise nomade et toujours à la recherche de nouveaux horizons et de nouveaux leviers de croissance ?
Bienvenue sur Business we like, votre rendez-vous avec le monde de l’investissement et l’entrepreneuriat libre.
Je suis Détélina Duteil, investisseuse et coach en investissement immobilier et aujourd’hui je voulais vous parler de quelqu’un de très spécial.
Mais avant toute chose, si vous êtes nouveau ici, pensez à vous abonner à cette chaîne.
Bonjour Olivier Roland.
Olivier : Bonjour Détélina.
Détélina : Merci d’avoir accepté mon invitation.
Olivier : Merci de m’avoir invité.
Détélina : Olivier, tu es info-preneur, créateur du label Les Rebelles intelligents, auteur du livre Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études
Olivier : Exactement.
Détélina : Tu as formé de nombreux blogueurs professionnels et tu oeuvres pour la création d’entreprises dématérialisées sur internet.
Mais au fond qui est tu vraiment Olivier Roland ?
Olivier : Qui je suis au fond ? Ecoute, un éternel curieux. Voilà. Quelqu’un qui adore explorer de nouveaux domaines et faire des choses intéressantes.
J’ai arrêté par exemple l’école à 18 ans. J’aime bien dire que j’ai un Bac – 2, pour créer ma première entreprise dans l’informatique. Et aujourd’hui voilà comme tu l’as dit, je suis à la tête d’une entreprise entièrement sur internet qui me donne une liberté géographique totale, qui me permet de voyager plus de 6 mois par an et qui me permet d’inspirer, d’impacter de centaines de milliers de personnes chaque année et ça c’est magnifique !
Et aussi de très bien gagner ma vie à des niveaux auxquels j’aurais jamais pu rêver il y a ne serait-ce que 10 ans.
Détélina : Est-ce que tu as quelque chose de spécial pour avoir réussi à créer une entreprise qui te ressemble, en perpétuel développement ou tout le monde peut le faire ?
Olivier : Ecoute, moi, j’ai l’habitude de dire que je fais partie des gens ordinaires qui font des choses extraordinaires. Donc je pense pas que j’ai fait des choses hors de portée ou tellement compliquées que ça s’adresse à une toute petite partie de la population.
Je pense que ce que j’ai fait est assez simple, ce qui ne veut pas dire que c’st facile mais c’est assez simple. Et que ça demande le bon état d’esprit, d’apprendre les bonnes méthodes de fonctionnement et ça s’apprend et puis de persévérer tout simplement.
Donc, je pense pas que tout le monde peut le faire. Je pense qu’une grosse partie des gens pourrait le faire et qu’une grosse partie des gens ne va pas le faire, ça c’est une autre histoire. Et que pour ceux qui le veulent, il y a de bonnes chances d’arriver à faire quelque chose comme ça oui.
Détélina : Très bien. Ton livre justement Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études, au titre volontairement provocateur, prêche que l’école n’est pas adaptée en fait aux entrepreneurs. Or où est-ce qu’il faut aller se former pour être prêt à relever les défis du monde actuel ?
Olivier : Oui, dans Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études, voilà j’ai un bel exemplaire ici, il y a deux grosses parties : la première est une critique du système éducatif et comment contourner par soi-même ses limites.
Et notamment effectivement comme tu le dis une des critique que je fais c’est que le système n’est pas adapté, alors non seulement aux entrepreneurs mais à tous les gens que j’appelle Les Rebelles intelligents c.à.d des gens qui ressentent au fond d’eux l’envie, la volonté de réussir autrement.
Et souvent réussir autrement… on leur a dit : Passe ton plus gros diplôme, fait du métro, boulot, dodo pendant 40 ans et éventuellement après, tu pourras profiter de la vie.
Ça en fait, c’est pas suffisant. Pour eux la réalisation de soi-même passe par la création.
Ça peut être la création artistique, comme écrire un bouquin, une pièce de théâtre. Ça peut être créer sa propre aventure comme aller faire un tour du monde pendant 1 an ou ça peut être de créer son entreprise tout simplement.
Et j’essaie dans ce livre, j’ai vraiment voulu écrire un guide pour ces Rebelles intelligents, déjà pour leur dire : Ne vous inquiétez pas, vous êtes normaux. C’est juste que vous faites pas partie de la majorité. Vous êtes une minorité importante mais une minorité quand même. Le système n’est pas conçu pour vous, donc c’est normal que vous ne vous sentez pas bien.
D’ailleurs ça m’a fait très plaisir récemment quelqu’un a laissé sur Amazone un commentaire. Avec Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études j’ai non seulement découvert que je suis un rebelle intelligent, mais en plus j’étais un rebelle intelligent sans manuel d’utilisation. »
Et ça c’est le manuel d’utilisation pour être un rebelle intelligent efficace. Ça m’a fait plaisir car c’est exactement ma mission avec ce livre.
Donc, il faut bien se rendre compte que le système éducatif, même s’il a bien évolué depuis, a été conçu à la fin du XIXème siècle et avec l’esprit de cette époque-là et notamment avec l’objectif de fournir des citoyens productifs dans l’économie et la société d’ailleurs.
Et donc ça veut dire que l’école a été conçue dès le départ pour fournir de bons ouvriers, de bons employés, de bons soldats parce que c’est exactement ce que la société attendaient à la fin du XIXème siècle.
Oui, il y a eu pas mal d’évolution depuis, mais il y a quand même pas mal de cette philosophie qui est restée dans l’inconscient collectif, dans les principes de base.
Je veux dire il y a pas si longtemps de ça, le maître était assis sur son estrade, il représentait l’autorité suprême. C’est toujours un peu le cas aujourd’hui.
Tu vois, il y a la sonnerie qui délimite le temps du cours comme à l’usine. Il y a pas mal de parallèles que tu peux faire avec le fonctionnement d’une usine en fait. Et clairement l’objectif des gens qui ont créé ce système, ce n’était pas d’encourager la créativité, l’audace, la rébellion… Pas du tout en fait.
Il faut se rendre compte quand Jules Ferry a instauré l’école gratuite obligatoire en France en 1884, c’était 14 ans seulement, c’est rien du tout, après la Commune, la Commune de Paris qui était une Révolution sanglante communiste. Et le Gouvernement de l’époque avait peur d’encourager l’autonomie, la créativité chez les gens. Il voulait au contraire que les gens soient obéissants à l’autorité.
Donc je parle spécifiquement de la France car c’est le pays que je connais le plus mais j’ai aussi étudié les autres pays occidentaux et francophones et grosso modo c’est un peu la même histoire partout. Ces principes se retrouvent dans les pays occidentaux.
Voilà. Quand vous êtes naturellement rebelle, créatif, iconoclaste et que vous sortez des sentiers battus, le système n’a pas été fait pour vous. Le système n’a pas été pensé pour vous et du coup c’est normal que vous vous sentiez un peu étouffé dedans.
Et donc comme vous êtes entrepreneur, que ce soit dans l’âme… déjà parce qu’on peut être entrepreneur avant d’avoir créé son entreprise, juste parce qu’on a l’étoffe, on a l’envie, on a la perspective, bah il faut comprendre ça déjà et ça peut prendre longtemps.
J’espère que j’ai permis à certains de prendre des raccourcis. Il faut comprendre que déjà attendre que le système se réforme, bon courage, ça peut prendre des décennies. Et de toute façon n’importe quelle réforme, vous regardez, ça peut prendre au minimum des années, en général plusieurs décennies. Et à côté de ça, vous avez la société qui avance de plus en plus vite.
Et donc même si l’école arrive à mettre en place une réforme, le temps qu’elle arrive cette réforme, le monde a tellement avancé qu’elle est déjà obsolète en fait…et que le système éducatif a toujours un train de retard voire plusieurs sur la société.
Une fois qu’on a compris ça, ok je suis un rebelle intelligent, il y a des carences dans le système, attention je ne suis pas en train de dire que tout est à jeter évidemment.
On se rend compte que ça ne sert à rien d’attendre que le système se réforme évidemment et il faut prendre les choses en main, il faut prendre le taureau par les cornes et contourner par nous-mêmes ces limites, ces lacunes du système.
Et donc, ça implique d’apprendre à apprendre… Voilà c’est aussi une critique que je fais du système, tu peux rester 20 ans de ta vie sur les bancs de l’école, on t’apprend jamais à apprendre efficacement.
Comment t’expliques ça ? C’est juste aberrant. Donc voilà. Il faut développer ses compétences par soi-même et aujourd’hui la bonne nouvelle c’est qu’on a accès à des ressources absolument incroyables qui étaient inimaginables ne serait-ce qu’il y a 25 ans. Et je ne parle même pas du temps des grands-parents de nos grands-parents, à l’époque où a été créé le système.
Détélina : Très intéressant. Simplement tu t’en doutes que ce n’est pas évident de se rebeller contre le système qui est instauré depuis des siècles. Comment fait-on pour se rapprocher de ses semblables, pour ne pas se sentir seul, pour ne pas se sentir parfois désespéré, pour ne pas se sentir parfois face à une montagne de travail et de défis à relever ?
Il y a-t-il un monde des entrepreneurs ?
Olivier : Déjà on est pas obligé d’être binaire, juste être blanc ou noir… Quelqu’un qui prend conscience de ça n’est pas obligé de tout de suite quitter le système et d’aller vivre dans le désert en mangeant des sauterelles, tu vois. Ça serait to much.
Non il peut juste rester dans le système, c’est tout le propos de mon livre.
Il y a des tas de manières d’envisager les problèmes, du coup comment on résout ça.
Vous pouvez très bien si vous êtes étudiant et que votre but est de créer votre entreprise… vous continuer à étudier dans le système… moi je ne suis pas en train de dire… Il y a deux grandes écoles dans l’entrepreneuriat : il y a celle sui consiste à brûler ses navires derrière soi, c.à.d. vous avez vraiment deux choix : soit vous réussissez, soit vous mourrez, et celui qui consiste à prendre des risques mesurés.
Moi je fais définitivement partie de l’école des risques mesurés. Je ne suis pas du tout d’accord avec ceux qui disent qu’il faut brûler les navires derrière eux.
Ça veut dire que si vous êtes étudiant aujourd’hui, je ne vous dis pas de quitter vos études, absolument pas. Je dis juste apprenez à apprendre, découvrez les découvertes que les neurosciences ont fait la dernière décennie et qui ne sont absolument pas implémentées à l’école, sur les manières les plus efficaces d’apprendre. Cela va vous donner déjà un avantage énorme sur le reste de vos camarades qui ne s’intéresse pas à ça.
Et puis si l’entrepreneuriat vous intéresse, vous pouvez tout à fait créer votre boîte à côté de vos études. C’est pas un souci. En tout cas mettre en place un test concret sur le terrain qui vous permet de valider votre idée pour voir s’il y a un vrai potentiel économique sans chambouler votre vie.
Je parle en connaissance de cause. Moi, quand j’ai quitté l’école à 18 ans pour créer ma boîte, je l’ai pas fait comme ça sur un coup de tête. J’avais fait une expérience qui me donnait la confiance nécessaire pour faire ça aussi jeune.
Avec un copain on s’est rendu compte qu’on dépannait régulièrement des gens sur des problèmes qui leur semblaient insurmontables et que nous on résolvait comme ça. Et nous, on s’est dit : Pourquoi on ne gagnerait pas d’argent avec ça en fait ?
Et plutôt que de dire : Allez c’est bon on arrête les études, on va bosser pendant 1 an sur le projet. On va demander des financements et après on y va, qui aurait été risqué quand-même comme attitude.
On s’est dit : Tiens, qu’est-ce qu’on peut faire comme expérience simple, efficace, sur le terrain pour voir si on a raison ou pas ?
On a passé une petite annonce dans un journal local, tout simplement. C’était en 98, c’était encore en francs donc ç’a coûté 60 francs à peu près, 10 euros et on a eu 5000 francs de chiffre d’affaires en 1 mois.
Donc ça fait quoi… 800€. Je veux dire pour deux jeunes de 18 ans qui avait 50€ d’argent de poche par semaine, c’était pas mal. Voilà. On est allé voir les gens sur le terrain. On a vu que oui, on pouvait les dépanner, que oui, ils étaient contents, que oui, ils nous donnaient de l’argent dans nos mains et du coup ç’a vraiment validé notre hypothèse.
Mon ami lui a préféré continuer ses études. Moi, quand j’ai vu ça, j’ai dit : C’est parfait ! J’ai toutes les données qu’il me faut pour me lancer. J’arrête l’école et je crée mon entreprise.
L’idée c’est ça. Essayez de vous poser la question : quelle est l’expérience la plus simple, la plus efficace, la moins coûteuse en temps, en énergie, en ressources que je puisse mettre en place maintenant pour me confronter à la réalité du terrain, au lieu de faire des plans sur la comète dans ma chambre, en étant couper de la réalité.
Et d’ailleurs à cette époque je ne le savais pas encore, et d’ailleurs ça n’existait pas encore mais je faisais du lean startup sans le savoir. Le lean startup c’est quoi ? C’est une méthode qui a été inventée en 2008 dans la Silicon Valley qui consiste exactement à faire ça, c.à.d. se confronter le plus vite possible à la réalité avec un minimum de coûts possible.
C’est de mettre en place ce qu’ils appelle le produit minimum viable. Donc une sorte de prototype mais avec les fonctions qui vont intéresser les clients pour voir si ça marche ou pas. Et ça permet de gagner énormément de temps et éviter de passer des mois, des années à développer un produit pour se rendre compte trop tard que tout le monde s’en fout complètement.
Et ça arrive, même aux entrepreneurs les plus chevronnés. C’est arrivé à Steve Jobs par exemple et à bien d’autres. Donc il faut se méfier de ça.
Détélina : D’accord. Très bien. Maintenant on peut dire que tu as presque 20 ans d’expérience en tant qu’entrepreneur ?
Olivier : Bah oui. Ça me rajeunit pas quand tu dis ça mais… c’est clair.
Détélina : Tout à fait. Quelles sont d’après toi les habitudes gagnantes qui t’ont permis pendant toutes ces années à ne pas abandonner pendant des périodes difficiles et surtout à te développer en permanence et à t’améliorer sans cesse ?
Olivier : Oui, bonne question. Il y a pas mal de choses. Un état d’esprit déjà que moi j’avais naturellement mais qui peut complètement s’acquérir.
Déjà une curiosité qui fait que je m’intéressait à des domaines divers et variés. Et c’est ce qui m’a permis quand même voilà… la première compétence que j’ai appris c’est l’informatique finalement.
Ça m’a aussi confronté dans l’idée que je pouvais aussi apprendre des choses seul.
Et puis le fait d’être un bon sceptique. J’essaie au maximum. Et surtout de raisonner de la manière la plus fondamentale possible. Laisse-moi te donner un exemple. Pourquoi je dis ça ?
Quand je me suis lancé dans le projet à 18 ans de créer ma boîte, il y a plein de gens qui m’ont dit : Mais non, ce n’est pas possible, tu ne peux pas créer ta boîte à 18 ans.
Et quand je leur disais : Mais pourquoi c’est pas possible ? Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
Et ils me disaient : Il y a personne qui le fait.
Et là on a un exemple de raisonnement circulaire qui ne s’appuie sur rien en fait. C’est parce qu’il y a personne qui fait pas que ça se fait pas et ça se fait pas parce que personne le fait. C’est pas logique du tout.
En fait, on s’en rend pas compte mais… on est entouré en permanence de raisonnements circulaires comme ça qui nous paralysent dans nos actions. Et l’idée c’est de raisonner un peu plus à partir de principes fondamentaux.
Les raisonnements circulaires sont complètement bannis et il faut essayer de comprendre le fond des choses.
Est-ce que je peux créer mon entreprise à 18 ans ? Oui, je peux, légalement j’ai le droit.
Qu’est-ce qui m’en empêche ? Est-ce que beaucoup de gens le font ? Non. Est-ce que c’est impossible ? Non. C’est possible. Est-ce que c’est facile ? Non plus. Mais est-ce que j’ai des chances de créer aussi jeune ? Oui.
Tu vois. Il faut raisonner comme ça et comprendre que… c’est pas parce que personne ne l’a fait avant que ça ne peut pas être fait. Il y a des tans des choses qui nous environnent, les grands-parents de nos grands-parents auraient trouvé que c’était miraculeux. Tu vois.
Là il y a une caméra qui me filme, on est sur Skype en ce moment même. J’ai un I-pad qui montre en temps réel ce qui est affiché dans la caméra.
Imagine les grands-parents de nos grands-parents. Pour eux c’était complètement impossible. Il n’y avait jamais personne qui avait utilisé une technologie comme ça jusqu’au moment où quelqu’un l’a fait.
Il n’y a jamais personne qui avait volé dans les airs avec un avion, jusqu’au moment où quelqu’un l’a fait… aussi dire que c’était pas possible parce que jamais personne l’a fait. C’est pas logique en fait.
Ce qui va pas dire que si demain je te dis : Il n’y a jamais personne qui a sauté d’un balcon qui a réussi à voler, moi je vais le faire, que ça va marcher non plus.
Il faut raisonner aussi avec les principes premiers. Ok. Les principes de la gravité, elle s’en foutent complètement de tes théories et de ce que tu veux. Si tu sautes d’un balcon, tu vas tomber. Ok, c’est clair.
Il faut essayer de trouver le curseur là-dedans entre ouverture d’esprit et un certaine compréhension du monde pour pouvoir avoir le bon état d’esprit qui te fait réagir de la bonne manière.
Et après t’as le bon scepticisme, tu vois ça, je l’ai pas acquis tout de suite, c’est venu progressivement. Je dis toujours : Contrairement aux bons et aux mauvais chasseurs, il y a une vraie différence entre les bons et mauvais sceptiques.
La différence c’est que lorsque tu vas découvrir une méthode qui te paraît trop belle pour être vraie, qui te paraît juste extraordinaire. La première réaction, ça va être de dire : C’est de l’arnaque, c’est sur-vendu, c’est exagéré ou ç’a peut-être marché pour eux, mais ça ne marche pas pour la plupart des gens et ça va pas marcher pour moi.
Voilà. Ça c’est la réaction de base et tout le monde l’a. A la limite c’est sain. Il vaut mieux être ça que d’être trop naïf. Mais derrière ce qui va différencier le bon du mauvais sceptique, c’est que le mauvais va rester là-dessus, tandis que le bon sceptique va se dire : Il y a une seule manière d’être sûre, c’est de tester par moi-même pour voir si ça fonctionne pour moi ou pas.
Et bien sûr que c’est pas possible de tout tester. Mais une grande partie du succès dans la vie est corrélée à ce qu’on choisit de tester. Il y a des choses qui vaillent la peine d’être testées en bon sceptique… Vous mettez vraiment en place une expérience dans votre vie pour voir si ça fonctionne ou pas. Et c’est lié à cette méthode que je vous ai partagée juste avant qui est de mettre en place une expérience avec un minimum de coûts possible dans votre vie sans chambouler votre vie.
Voilà, ces quelques exemples, il y en a d’autres mais… Je dirais une autre habitude extrêmement importante pour les entrepreneurs, c’est d’être proactifs à contrario d’être réactifs.
Être réactif c’est de toujours réagir aux événements. Typiquement : Mon Dieu, les prix augmentent, les impôts augmentent, mon salaire n’augmente pas, mon pouvoir d’achat baisse.
Qu’est-ce que je fais ? Je ne fais rien. Je râle. Je me dis que c’est la faute du Gouvernement et voilà.
Je me contente de réagir aux événements et je ne prends aucune mesure pour influencer ça.
Je suis proactif et je vais dire : Ok. J’essaie de trouver des solutions. Qu’est-ce que je peux faire ? Est-ce que je peux créer un petit business à côté en auto-entrepreneur maintenant en micro-entreprise pour essayer d’avoir un complément de revenu ?
Est-ce que je peux vendre des trucs inutiles qui sont dans mon grenier ? Est-ce que je peux changer de pays ? Aller dans un pays où il y a peut-être moins d’impôts ou la vie est moins chère ? Au Portugal par exemple. Je sais pas. Il y a des tas d’exemples.
Essayer de toujours raisonner comme ça : Ok. J’ai un problème. Comment je peux me bouger les fesses pour résoudre le problème ?
On est tous plus ou moins proactif ou réactif. Personne n’est à 100% proactif ou à 100% réactif mais clairement les entrepreneurs ont un curseur qui est beaucoup plus positionner vers le proactif que le réactif.
Finalement, qu’est-ce que c’est un entrepreneur ? C’est quelqu’un qui a identifié un problème que les gens ont et qui va offrir de manière proactive une solution à ce problème, en tout cas une aide à la solution à ce problème. Voilà. Et ça fait juste une différence énorme dans le succès que vous allez avoir dans la vie.
Détélina : Merci beaucoup. Quelle ont été les plus grosses erreurs que tu as pu commettre dans ton expérience d’entrepreneur ?
Olivier : Très bonne question. Moi, tu sais j’ai été très content de créer ma boîte à 18 ans, donc 1 an après avoir arrêté l’école. Mais clairement ç’a pas été facile de passer du statut lycéen à chef d’entreprise. J’étais très naïf. J’ai dû apprendre énormément de choses.
Tu vois, j’ai failli mettre la clé sur la porte au bout de 6 mois. Là clairement j’ai fait des erreurs dans ma stratégie d’acquisition clients. Je n’avais aucune idée de comment acquérir des clients.
Parce que tu vois aussi ce qui est intéressant quand je te disais que je faisais du lean startup sans le savoir, le fait est que bon, je ne savais pas vraiment ce que je faisais quand-même.
Certes, j’ai fait une expérience sur le terrain mais elle n’était pas en condition réelle parce que c’était au black à l’époque. Aujourd’hui… il n’y avait pas de micro-auto-entreprise à l’époque, probablement j’en aurais créé une mais c’était pas possible. Du coup, il n’y avait pas d’impôts, ça m’a permis de proposer un prix qui était largement en dessous des prix du marché.
Et du coup quand j’ai créé ma boîte, forcément c’est pas les mêmes tarifs que tu peux mettre parce que t’as des impôts et tout ça.
Et je me suis rendu compte que le journal que j’avais utilisé pour faire mon test, avec les prix que je proposais à ce moment-là, c’était plus possible en fait. Les gens ne répondaient pas aux annonces. Finalement je n’avais pas d’idées de comment acquérir de clients.
Et ça maintenant j’ai compris que quand on crée un business, il faut avoir une idée à peu près claire. Il faut au moins avoir une stratégie établie pour essayer d’avoir des clients.
Tu vois, une des erreurs que j’ai faite, je n’avais pas beaucoup de budget publicitaire et… déjà je me suis fait arnaquer sur des magazines qui étaient distribués juste aux gens qui avaient payé la pub, donc aucun intérêt.
Et j’avais un tout petit budget et je suis allé voir le journal de la région qui est » La voix du nord » car moi je suis de Lille à la base. Et la seule pub que je pouvais me payer c’était une pub dans la rubrique nécrologique, tu vois le truc qui n’a pas grand chose à voir quand même avec l’informatique.
Mon ROI n’était positif, ça c’est clair. J’ai eu quelques clients tous des personnes âgées car évidement la plupart des gens qui lisent la rubrique nécrologique ce sont des personnes âgées. C’est logique. Ça n’a pas été extraordinaire. Pour te dire je courrais comme un poulet sans tête : première erreur que j’ai faite.
J’ai réussi à mettre la tête suffisamment longtemps en dehors de l’eau pour que quand même apprendre comment avoir un business rentable. Super ! La deuxième année ça se passe beaucoup mieux. Du coup, je commence à faire mon premier recrutement et là je me rends compte que le recrutement et le management c’est toute une autre dimension.
Et aussi j’ai fait pas mal d’erreurs : mon premier employé, je l’ai très bien recruté mais je l’ai mal managé, il est parti au bout de 2-3 mois. Ma deuxième employée c’était une catastrophe. Elle a failli me coûter un procès car elle a fait une énorme bêtise chez un client, j’ai dû m’en séparer au bout de 2 semaines dans la période d’essai.
Voilà, pour te résumer tout ça, j’ai fait deux grosses erreurs pendant mes premières années.
J’adorais lire mais je ne lisais pas de livres de business parce que je me sentais tellement intelligent d’avoir créé ma boîte aussi jeune que je n’avais pas besoin d’apprendre quoique ce soit, ce qui était évidemment une connerie monumentale. Ça c’est clair. C’était une des plus grosses erreurs de ma vie. Et ça venait du fait que jamais personne ne m’avais dit : Lis des bouquins de business, c’est intéressant.
On a tous eu des personnes qui t’ont dit quelque chose de super simple et bête sauf que tu n’y as pas pensé toi-même. là, j’y ai pas pensé tout seul.
J’ai mis 8 ans, après avoir créé ma boîte à lire mon premier livre de business qui était La semaine de 4 heures.
Et le corolaire de çà c’était que comme je n’avais pas d’éducation entrepreneuriale, voilà, j’ai fait une erreur très commune parmi les entrepreneurs, c’est de croire que parce que j’avais les compétences techniques, j’avais les compétences nécessaires pour diriger une boîte.
En fait, tu peux être un très bon plombier et un très mauvais dirigeant de société de plomberie. Parce que ce n’est pas la même chose. Quand t’es dirigeant, tu dois être stratège, tu dois être manager, tu dois être recruteur, tu dois être gestionnaire… et tout ça, ça s’apprend et c’est pas forcément facile.
Après, voilà, j’ai quand-même réussi à avoir une boîte qui me permettait de vivre. J’avais un salaire qui était largement au dessus de celui de mes potes qui continuaient leurs études, de me former, de vivre une aventure extraordinaire. Je ne regrette pas à ce niveau-là.
Mais ce que je veux dire c’est que j’aurais gagné énormément de temps si je m’étais bien formé. Et c’est aussi ça qui m’a poussé à écrire mon bouquin, c’est que je me suis dit… une de mes missions c’était d’écrire le livre que j’aurais aimé avoir à 18 ans quand j’ai créé ma première boîte et qui m’aurait évité de faire toutes ces erreurs qui m’ont coûté énormément de temps.
Donc voilà, je me suis retrouvé à avoir une approche technicienne et je me suis rendue compte tu vois au bout de 5 ans que cette entreprise que j’avais créée pour devenir libre, bah en fait c’était devenu une prison. Pourquoi une prison ? Parce que j’y travaillais 60 – 70 heures par semaine. C’était ma seule source de revenus. Je ne voyais pas comment diminuer mon temps de travail sans mettre en péril la rentabilité.
Je ne voyais pas comment la vendre et en tant que gérant d’entreprise en France, je n’avais pas le droit au chômage. Je me suis dit : Merde, c’est dingue. J’ai créé ça pour être libre et c’est vrai que ça m’a donné une certaine liberté mais là aujourd’hui, j’aimerais avoir un meilleur équilibre de vie et je ne peux pas. Je suis prisonnier de ma boîte.
J’ai mis plusieurs années avant de trouver des solutions et c’est ce que j’enseigne aujourd’hui entre autre. Mais voilà, on peut en parler encore longtemps, j’ai fait encore d’autres erreurs mais voici les principales.
Détélina : Et ce qui est remarquable c’est que tu n’as pas abandonné malgré les erreurs, malgré les difficultés et ce qui t’a amené plus tard aux victoires que tu as pu connaître plus tard.
Donc, quelles sont les victoires dont tu es le plus fier Olivier aujourd’hui ?
Olivier : Ecoute, je suis quand même extrêmement fier d’avoir créé ma boîte aussi jeune, d’en avoir fait un succès car je l’ai revendue sous forme de trois portefeuilles clients au bout de 10 ans.
J’avais publié un livre de science fiction chez L’Harmattan, donc un éditeur assez prestigieux en 2006.
Voilà, j’ai revendu ma première boîte après que ma deuxième entreprise a commencé à marcher.
Aujourd’hui j’ai une entreprise extraordinaire. On l’a dit tout à l’heure : j’inspire des centaines de milliers de personnes chaque mois. Je voyage plus de 6 mois par an depuis 2011. Je gagne ma vie plus que dans mes rêves les plus fous. C’est juste incroyable. Voilà, je suis extrêmement fier…
J’étais en 2012, je vais te raconter un peu… parce que c’est ça dont je suis le plus fier en plus : mon livre.
En 2012 je suis exactement dans la situation que je te décris.
Une boîte extraordinaire. La liberté totale. Je gagne beaucoup d’argent, j’influence positivement beaucoup de gens. Je me dis : C’est dingue. J’aurais jamais imaginé que je puisse atteindre un tel niveau. Maintenant c’est quoi l’étape suivante ? T’as accompli tous tes rêves, tu fais quoi maintenant ?
Et j’ai regardé la pyramide de Maslow, je suppose que tu connais. C’est la pyramide des besoins.
Tu commences… tu devrais d’abord couvrir tes besoins physiologiques : dormir, manger, boire etc… Ensuite, tu vas régler le problème d’appartenance, de sécurité etc. Et moi, je me suis dis : Ok, comment je peux aller dans les degrés les plus hauts de la pyramide ?
Détélina : Qui sont la contribution…
Olivier : Comment ?
Détélina : Qui sont la contribution… pour ceux qui ne connaissent pas.
Olivier : C’est l’accomplissement de soi et l’apport au monde en fait.
Et je me suis dis : Comment je peux me réaliser et apporter un maximum de valeurs au monde en fait ? Et je me suis dis : Mais j’ai toujours rêvé d’être auteur. Je vais créer mon chef d’oeuvre en fait. Je vais écrire un livre, celui que j’aurais aimé avoir à mes 18 ans. Le guide pour les Rebelles intelligents. Je vais tout donner dedans et ça va me permettre de m’accomplir et d’apporter un maximum de valeur au monde. Voilà.
Je l’ai fait en connaissance de cause comme ça. Et attention je ne suis pas en train de dire… mon livre est complètement imparfait. Surtout la première édition, il y avait beaucoup de répétitions, il était un peu trop gros. Même la deuxième que j’ai pas mal réduite, elle est quand même assez importante. Vous pouvez vous en servir pour vos muscu du matin.
Mais j’ai tout donné dans ce livre. J’ai passé 4 ans de ma vie, pas à temps complet bien sûr mais quand même. Il y a plus de 400 références scientifiques dans le livre. Attention, c’est extrêmement documenté. Et j’ai vraiment donné tout ce qui était dans mon pouvoir pour donner un maximum de valeur. Et je pense que c’est ce qui explique en partie son succès.
Et voilà. Je suis extrêmement fier de ce livre. La deuxième édition, j’ai eu l’immense honneur que Xavier Niel en fasse la préface et ça c’est juste extraordinaire.
Détélina : C’est génial oui.
Olivier : Voilà une des choses dont je suis le plus fier.
Détélina : Je sais que tu t’es beaucoup inspiré dans tes débuts du livre de Tim Ferriss : La semaine de 4 heures.
Olivier : Absolument.
Détélina : Je sais que tu prêche aussi la productivité, l’efficacité, le 20/80… Or aujourd’hui, quel est réellement ton rythme de travail ? Est-ce qu’on peut se permettre de travailler que 4 heures dans la semaine ?
Olivier : Ah mais tu sais, moi j’ai fait une interview de Tim Ferriss et je suis à priori le seul francophone qui a réussi à l’interviewer. Et je lui ai posé la question, tu vois, car il y avait beaucoup de gens qui critiquaient le bouquin en disant : « C’est impossible de travailler 4 heures pas semaine ».
Et je leur disais : Mais les gars, vous n’avez même pas lu le livre. Le livre, c’est pas de travailler 4 heures par semaine. Le titre, c’est un titre marketing, Tim Ferriss l’explique dans le bouquin.
En fait tous les gens qui disent que c’est pas possible, c’est juste qu’ils ont mal lu le bouquin. C’est un excellent signe qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent déjà…
J’ai posé la question directement à Tim Ferriss. Je lui ai dit : Tu dis que c’est un titre marketing, que c’est pas au propos de travailler 4 heures par semaine. T’es d’accord avec moi ?
Il me dit : Ah oui, absolument.
L’objectif du livre c’est de multiplier par 10 ta productivité, pas ta productivité, ton out-put, ce qui sort de ta productivité et de pouvoir te consacrer à ce que tu aimes vraiment.
Et je lui ai dit : Est-ce que ça t’es déjà arrivé de travailler 4 heures par semaine ?
Et il me dit : Il y a eu un moment dans ma vie, quand j’étais en Argentine, tout ça, j’étais à 6 heures par semaine. Même lui, il n’était pas à 4 heures par semaine.
Lisez le bouquin les gars. C’est écrit que le titre, il l’a trouvé après avoir fait des tests sur Adwords.
Sinon, il y a aucun autre moment dans le bouquin où il vous dit : Vous allez travailler 4 heures par semaine.
Donc, moi-même j’ai jamais travailler 4 heures par semaine et j’ai jamais prétendu le contraire en fait.
En gros, j’ai une différence dans mon rythme de vie entre les moments où je voyage et les moments où je voyage pas. Quand je voyage pas, je suis à 30 – 40 heures par semaine. Quand je voyage je suis entre 10 et 15.
Comme en moyenne je voyage 6 mois par an, tu calcules, ça fait 20 – 25 heures de travail par semaine qui est quand même très raisonnable. Et là en plus les 12 derniers mois j’étais en voyage 9 mois. Mais ça ne compte pas trop, on va rester sur le 6 mois/6 mois parce qu’il y avait quand même 2 mois où j’étais posé à Montréal, donc j’étais plus en mode travail qu’autre chose en fait. Donc, c’est assez raisonnable.
Et franchement je vais te dire quelque chose. Il y a très peu de moments où j’ai l’impression de travailler, parce que quasiment tout ce que je fais, j’adore en fait.
Et ça rejoins, je crois que c’est un proverbe de Confucius qui disait : Trouve un boulot qui te plait et tu ne travailleras plus jamais de ta vie. Il y a du vrai là-dedans.
Et comme beaucoup d’entrepreneurs aujourd’hui, j’ai un style de vie qui fait que la ligne et parfois difficile à mettre entre travail vs non travail. Je vais te donner un exemple, tu vas me dire ce que tu en penses.
A un moment en 2014, j’ai passé 2 mois aux Philippines dont 1 mois dans un petit village, le paradis sur terre, tu imagines : eau transparente, turquoise, sable fin etc. Et il y avait des moments où je me trouvais à la plage et je lisais sur mon Kindle des bouquins qui étaient liés au sujet de mon bouquin, c.à.d. c’était des livres que je lisais parce que je faisais des recherches pour mon livre.
Maintenant je te pose la question : j’étais en train de bronzer sur cette plage d’eau turquoise en train de lire de bouquins pratiques. Est-ce que j’étais en train de travailler ou pas ?
Détélina : Tu investissais en ton esprit.
Olivier : Oui, mais est-ce que j’étais en train de travailler ?
Détélina : Non, c’était plutôt du plaisir.
Olivier : Donc, voilà. Moi j’ai posé cette question à beaucoup de gens, entrepreneurs ou pas et quasiment tout le monde a une réponse différente. Mais grosso mode, il y en a qui vont dire : non, c’est du plaisir et d’autres vont dire : non, c’est du boulot.
En tout cas, moi je ne le ressentais pas du tout comme du travail. J’étais en train de passer un excellent moment sur la plage. De toute façon j’adore lire, de toute façon j’adore apprendre. Et voilà, dès que je pouvais, j’allais piquer une tête, j’allais prendre une glace. J’étais clairement en train de kiffer le moment. Moi, je ne ressentais pas ça comme du travail.
Quand t’arrives à un certain niveau en tant que chef d’entreprise, ça dépend de l’approche, ça dépend de comment tu vois les choses. Donc, clairement là, je ne comptais pas ce temps de lecture dans mon temps de travail.
Voilà, c’est pour te dire aujourd’hui mon rythme simplement.
Détélina : Alors je pense que l’entrepreneuriat n’est pas pour tout le monde et je pense que tu ne vas pas me contredire. Je sais que tu trouves beaucoup de côtés positifs à ce mode de vie, mais il y a aussi des côtés négatifs. Lesquels d’après toi ?
Olivier : Oui, tout à fait. Je suis entièrement d’accord pour dire que l’entrepreneuriat c’est pas pour tout le monde. D’ailleurs tu sais, parfois, une des objections qu’on me donne c’est : Olivier, tu te rends pas compte. Si tout le monde devient entrepreneur, la société va s’effondrer. C’est pas possible. Ça va être une catastrophe pour la civilisation.
Et ça me fait toujours rigoler. Je dis à ces gens-là : Mais attendez, imaginez que vous voyez un pompier dans une émission de télé. Et il vous dit : Voilà moi je pense qu’il y a beaucoup plus de jeunes qui devraient devenir pompiers. C’est un métier passionnant, on a besoin de pompiers, etc…
Et qu’on lui disent : Mais monsieur, vous vous rendez pas compte. Si tout le monde devient pompier, la société va s’effondrer. C’est pas possible, etc. Là, dans ce cas précis, on voit combien c’est ridicule comme objection.
C’est tout. Il y a plein de gens qui pourraient devenir entrepreneurs, comme il y a plein de gens qui pourraient devenir pompiers mais c’est pas pour autant qu’ils vont le faire.
Tu vois, ce que dit The Family qui est un incubateur de start-ups très connu en Europe : Everyone can be entrepreneur, but non everyone can be.
Et ce qu’ils veulent dire par là c’est que les entrepreneurs peuvent venir de nulle part… de n’importe où, de n’importe quel niveau social, de n’importe quel niveau d’éducation, de n’importe quel pays, mais c’est pas pour autant que tout le monde peut le devenir.
Déjà, il faut le vouloir, il y a des gens qui ont la capacité de devenir des champions olympiques mais ils veulent pas. Donc, voilà, ils ne veulent pas s’emmerder. Pourquoi pas.
Ensuite il faut avoir le bon état d’esprit. Donc, ça s’acquiert je pense en grande partie. Il faut être proactif, il faut avoir tous ces traits de caractère que j’ai décrits avant. Ça s’acquiert mais tout le monde ne va pas forcément le faire. Voilà.
Et il faut être prêt malgré tout… j’ai parlé depuis tout à l’heure qu’il faut prendre des risques mesurés, qu’il faut faire des tests en mettant un minimum d’effort, d’énergie et d’argent dedans mais… malgré tout, vous ne pouvez pas faire de l’entrepreneuriat si vous n’êtes pas capable de prendre un minimum de risques. C’est impossible. Parce qu’il y a toujours une prise de risques, c’est sûr.
Et il y a des astuces, des stratégies pour diminuer vos risques et augmenter vos chances que vous réussissiez, j’en parle notamment dans la deuxième partie du livre. Mais vous ne pouvez jamais évacuer tout le risque. Et c’est ça qui fait tout le sel de l’entrepreneuriat. C’est ça qui fait plaisir, c’est que ça vous fait un peu peur. C’est quand vous sautez pour la première fois en parachute, même la deuxième. Il y a un risque. Il peut se passer un problème. Le parachute va peut-être pas se déployer ou vous allez vous choper l’hélice de l’avion ou que sais-je… vous allez vous prendre un arbre, c’est possible. Mais les chances sont quand-même faibles. C’est ça qui fait que c’est excitant.
Mais si ça vous excite pas et que vous êtes très content de ce que vous faites, il n’y a pas de souci. Et il y a des gens qui sont extrêmement heureux en étant employés et ça me pose aucun problème. C’est tant mieux pour eux.
Et il y a des gens qui sont intrapreneurs, c.à.d. ils bossent dans une boîte souvent assez grosse et ils sont comme les entrepreneurs mais à l’intérieur de leur boîte.
Ils vont voir leur patron et ils ont suffisamment la confiance du patron et lui disent : » Voilà le projet que j’ai, donne-moi une équipe, donne-moi de l’argent et on y va. Et ça marche aussi.
Il y a des tas de manières d’être un rebelle intelligent et c’est pour ça que j’ai dit tout à l’heure que ça passe par la création mais c’est pas forcément la création d’un business, ça peut être la création artistique ou autre chose.
Il faut se rendre compte d’autre chose. Je partage les chiffres tout au début. Je vais pas feuilleter car ça va me prendre trop de temps mais quand il y a eu les chiffres de Gallup qui est un Institut de sondage avec une réputation mondiale.
Ils ont enquêté auprès de 200 000 employés dans le monde pour savoir s’ils aimaient leur job ou pas. Les résultats sont catastrophiques. De mémoire, dans le monde il y a quelque chose comme 20% des gens qui sont passionnés de leur boulot. Quelque chose comme 15% ou 20% de gens qui haïssent activement leur job. Et tous ceux au milieu, ils adorent pas, ils détestent pas, ça va quoi. Quand on y pense, c’est le plus grand échec de la société moderne.
Alors certes, il y a pas si longtemps 80% de la population devait travailler aux champs et c’était pas non plus super fun. C’est vrai. Mais déjà il faut se rendre compte que c’est que depuis la révolution industrielle qu’il y a une obligation de travailler un certain nombre d’heures par semaine lorsque les gens étaient paysans avant la révolution industrielle.
En gros, les gens travaillaient beaucoup l’été et l’hiver, ils travaillaient peu. Et quand on fait le calcul, ils travaillaient en moyenne 25 heures en moyenne sur l’année. Beaucoup moins qu’après.
Il faut mettre tout ça en perspective. Vous pouvez tout à fait être épanoui dans votre métier, et d’ailleurs on en entend à tous les coins de rue. C’est super important, il faut que tu sois passionné par ce que tu fais, comme ça tu vas kiffer ta vie.
Mais regardez autour de vous. Combien de gens que vous connaissez sont passionnés par leur travail ? Clairement c’est pas la majorité. Et pour la plupart des gens pas passionnés, ils peuvent essayer de trouver un boulot qui les passionne mais je trouve que pour eux, ce sera intéressant d’explorer et c’est quelque chose que potentiellement peut leur apporter plus que de créer leur propre boîte.
Non seulement vous pouvez créer votre boîte dans un domaine qui vous passionne mais vous pouvez aussi être passionné par l’entrepreneuriat. Mais c’est peut être pas fait pour vous. C’est ok.
Mais ce que je pense aussi, c’est qu’en Francophonie : en France, en Belgique, un peu moins en Suisse, un peu moins au Québec, il y a un manque criant d’état d’esprit entrepreneurial. C’est surtout vrai en France, même en Belgique ça va encore car il y a cet état d’esprit flamand, commercial etc.
Ça vient du fait que les entrepreneurs ne sont pas encouragés. Ça revient sur ce qu’on disait tout à l’heure sur le système éducatif.
C’est aussi ma mission avec ce livre. Je me suis dit : Il y a des tas de braises qui sont prêtes à prendre aujourd’hui ici, en France, et qui peuvent vraiment faire un feu magnifique : fort, plein de lumière et de chaleur. Mais le problème, c’est que ces braises, on les a mouillées toute leur vie.
Et mon ambition avec ce livre, pour certaines braises être juste la petite brise qui fasse en sorte qu’elles prennent, tout simplement.
Et je pense qu’il y a beaucoup de gens que c’est pas qu’ils sont pas faits pour être entrepreneurs mais c’est juste qu’on les a mouillés toute leur vie. Voilà. Ils ont juste besoin de la petite brise et ça va partir.
Détélina : Quels sont les 3 conseils que tu aimerais donner aujourd’hui à un salarié qui aimerait se lancer dans la création d’entreprise ?
Olivier : Formez-vous un minimum. Je vous invite à lire mon livre, évidemment. La semaine de 4 heures de Tim Ferriss, je l’ai déjà cité 17 000 fois et je le cite 17 000 fois dans mon livre, donc, n’hésitez pas. Je le recommande fortement.
Et un autre livre très intéressant pour des entrepreneurs Le mythe de l’entrepreneur de Michael Gerber. Ç’a aussi été publié chez mon éditeur.
Trois excellentes livres. Mon livre, vous vous faites votre propre opinion. Vous pouvez aussi allez voir les commentaires sur Amazone.
La semaine de 4 heures de Tim Ferriss et Le mythe de l’entrepreneur de Michael Gerber, juste deux livres exceptionnels qui ont changé ma vision de l’entrepreneuriat.
1. Formez-vous
Ensuite, si vous n’avez pas d’idées, mettez-vous en quête d’idées. Une chose très intéressante, tout à l’heure je vous ai dit, ce qui distingue les entrepreneurs des autres c’est qu’ils sont proactifs et essaient de trouver des solutions aux problèmes.
Il y a tellement de boîtes qui ont été créées en se basant sur des frustrations existantes. Je vous invite à mettre en place un radar, un moteur de recherche de frustrations autour de vous.
Dès que vous entendez quelqu’un autour de vous qui râle, qui se plaint, qui dit : Ah là là, ils arrivent pas à gérer ça. Que vous-mêmes vous voyez que vous êtes en train de râler, notez ça immédiatement sur votre smartphone ou dans un carnet parce que ça peut être une idée de business potentiel.
2. Mettez-vous en quête d’idées
Vous pouvez aussi utiliser la machine à voyager dans le temps. Comment faire ? Vous pouvez aller voir ce qui se passe aux Etats-Unis. Typiquement il se passe des choses aux Etats-Unis qui vont arriver dans 2-3-5 ans en Europe.
Vous pouvez faire l’inverse. Vous pouvez allez aux Philippines, vous pouvez aller en Indes, vous pouvez aller dans des pays en voie de développement ou peut-être en Afrique où il y a des trucs qui existent depuis très longtemps chez nous et qui existent pas encore là-bas. Et ça peut aussi vous donner des idées de business.
Et après, essayez de mettre en place un test facile, rapide… pour tester avec un minimum de moyens possible votre idée.
3. Testez votre idée avec un minimum de moyens possibles
Et aussi aller dans la Chambre de commerce et/ou la Chambre de métiers de votre ville… je ne sais pas quels sont les termes en Suisse, Belgique et Québec mais l’équivalent et vous leur dites : Je veux créer ma boîte, qu’est-ce que je dois faire ?
Et ils vont vous donner une liste d’organismes d’accompagnement. Allez tous les voir. Ces gens sont pas tous parfaits. Il y a des tas de trucs qu’ils maîtrisent pas mais il y aussi des tas de trucs qu’ils maîtrisent.
Il faut jamais rester seul en tant qu’entrepreneur. Connectez-vous à ce réseau-là.
4. Consultez la Chambre de commerce de votre ville
Et puis, bous allez vous connecter à des gens comme vous, qui créent leur boîte. Et ça va vous aider énormément.
Et puis quand je vous dis de vous former, il y a pas que les bouquins. Aujourd’hui on a la chance extraordinaire que la plupart de auteurs contemporains ont leur blog, leur chaîne YouTube. Allez les suivre aussi.
Et ce qui est génial aussi c’est que l’époque où on était bloqué avec des profs qui ne pratiquaient jamais ce qu’ils enseignaient. Typiquement des profs d’entrepreneuriat, déjà il y en a pas beaucoup. Ensuite la proportion de profs d’entrepreneuriat qui ont créé leur boîte, elle est extrêmement minime.
Aujourd’hui vous pouvez vous connecter à des entrepreneurs qui ont créé leur boîte, à des gens qui savent de quoi ils parlent et ça, c’est juste extraordinaire.
Détélina : Super. C’est très intéressant Olivier. Aujourd’hui, quelle est ta définition de la réussite ?
Olivier : Réussir pour moi c’est un mélange d’accomplissement de soi et d’apport au monde.
On peut très bien avoir réussi dans un business qui cartonne. Et je vais te donner l’exemple d’un camarade avec qui j’échange régulièrement dont je respecte les accomplissements mais pas l’industrie dans laquelle il est. Parce qu’extérieurement, c’est une success story incroyable.
Le gars, il est né dans une banlieue défavorisée et il a pas beaucoup d’éducation. Je crois qu’il n’a même pas le brevet des collèges.
Le gars, il n’avait rien. J’exagère, il n’avait pas grand chose au départ. Et il a bâti une entreprise qui rapporte des millions et des millions d’euros chaque année qui est entièrement dans le Cloud, qui lui permet de vivre où il veut dans le monde. Aujourd’hui il a un empire immobilier, etc… C’est une véritable success story.
Si tu t’arrêtes là-dessus, tu dis : Waouh, incroyable ! Sauf que son business c’est les casinos en ligne.
Qu’est-ce que ça apporte comme valeur, les casinos en ligne ? Qu’est-ce que ça change dans l’humanité ? Qu’est-ce qui va faire que le monde sera meilleur quand tu l’auras quitté que quand t’es arrivé ?
J’ai du mal à trouver. Je trouve que ça apporte pas de valeur. Je trouve que ça apporte une valeur négative. On sait bien que les casinos sont conçus pour que c’est la maison qui gagne et pas les joueurs, que ça rend les gens addicts… Voilà. Là c’est un semi-accomplissement. C’est un accomplissement personnel, oui. Mais c’est pas un accomplissement qui va augmenter ton estime de toi. Ou alors tu vas devoir rationaliser et voilà…
Pour moi avoir du succès c’est être sur les 2 tableaux en même temps. Accomplissement personnel et apport de valeur.
Après la réalité est complexe. Si demain il s’appuie sur le truc qu’il a gagné pour construire un truc qui a de la valeur, je pense que grosso modo, ce sera positif son apport au monde. Peut-être aussi s’il fait beaucoup de donations à des oeuvres caritatives… j’en sais rien.
Bon, je préfère que mon business, naturellement il apporte de la valeurs plutôt qu’il en retire. Voilà.
Détélina : Oui, je te rejoins complètement. On peut avoir une réussite financière mais qu’est-ce qu’on fait pour rendre notre environnement proche, notre environnement un peu plus éloigné, un peu meilleur ? En fait notre contribution est très importante aussi dans l’épanouissement personnel.
Olivier, un dernier mot. Quels sont tes projets dans les années à venir ? Je sais que ton livre est de nouveau réédité parce que c’est un best-seller maintenant.
Olivier : Oui. On a dépassé les 70 000 exemplaire avec le livre. J’espère qu’on va atteindre les 100 000 avec la deuxième édition et cette magnifique préface de Xavier Niel.
Donc il y a un contrat qui a été signé avec une grosse maison d’édition américaine qui va le publier en anglais probablement fin 2020, début 2021. Donc, ça va être le grand projet des mois et des années à venir. Et ça va être juste exceptionnel.
Détélina : Merci. Merci beaucoup pour ces conseils précieux, pour ton retour d’expérience, pour ta bienveillance et générosité également.
Olivier : Merci à toi de m’avoir invité.
Détélina : Avec grand plaisir.
Olivier : Si j’ai pu donner un peu d’inspiration à ton audience… je suis content.
Détélina : Je pense que tu nous as donné beaucoup, beaucoup d’inspiration et quelque part de feu, de détermination pour continuer et surtout pour ne pas se perdre sur ce chemin épineux qu’est l’entrepreneuriat.
Je vous donne rendez-vous très vite avec un autre invité surprise, une personne inspirante qui a compris qu’il n’y a pas de limites à ce qu’on est capable d’accomplir.
Je vous rappelle que vous pouvez télécharger en dessous de cette vidéo mon livre Créer un bien d’exception et si vous êtes nouveau, n’hésitez pas à vous abonner à ma chaîne.
Merci encore une fois Olivier d’avoir partagé 1 heure de conseils précieux avec nous. Et aussi je te souhaite énormément de succès dans tes futurs projets.
Olivier : Merci. Salut.
Détélina : Salut. Bye, bye.
A votre succès et épanouissement.
Détélina
Excellent cette critique du système scolaire 😀 il est clairement inadapté à la manière dont le cerveau humain est fait pour apprendre. Peser « en dehors de la boite » devient de plus en plus urgent!
Merci Pierre-Favre pour ce commentaire ! Oui, pensez en dehors de la boîte est urgent mais demande beaucoup de courage, suivi de passage à l’action. Beaucoup veulent, mais peu y arrivent, d’où la nécessité d’écouter des témoignages et success stories.
Excellente interview. Tant que l’on n’a pas testé, il nous est impossible de répondre aux questions que l’on se pose. Il ne faut rien s’interdire sans en avoir fait l’expérience. Son raisonnement est tellement pertinent!
Super interview ! D’ailleurs, je conseille vivement la lecture de son livre « Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études ».